La dernière campagne d'Areva, projetée depuis peu sur les écrans ciné essaie de nous convaincre que le groupe met l'accent sur le renouvelable. Le nucléaire serait propre et s'inscrirait dans le sens de l'histoire au même titre que le vent ou le charbon...
Mais c'est le le jury de déontologie publicitaire qui va devoir en décider: l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a été saisie ce mercredi d'une plainte par l’eurodéputée Corinne Lepage et Arnaud Gossement, avocat en droit de l’énergie. Motif: le spot serait «un exemple de désinformation».
Le film, réalisé par l’agence Euro RSCG, fait successivement défiler les clichés du progrès technologique pour s'achever sur un verdoyant trio éoliennes en mer - centrale nucléaire- centrale solaire. Le tout cramé par un soleil radieux et une signature : «L’énergie est une histoire qui n’a pas fini de s’écrire, continuons de l’écrire avec moins de CO2».
Pour les opposants à ce spot, inscrire le nucléaire dans cette continuité historique du progrès est, au mieux, «simpliste». Surtout, mettre sur le même
plan centrales nucléaire, éolienne et solaire, c'est créer un «amalgame entre les différents types d'énergies» et «faire croire, même de manière subliminale, que le nucléaire est une
énergie renouvelable». De même que de parler d'énergie «avec moins de CO2» n'est «qu'un vocable pour ne pas dire énergie renouvelable». Au final «Areva induit les gens
en erreur faute de précision».
Au sein du groupe nucléaire, on tire carrément la tronche ! «démarche injustifiée» disent-ils, «nous avons juste voulu réinscrire l'offre d'Areva dans la perspective de l'offre de l'énergie, et le nucléaire comme une
contribution parmi d'autres»...
Si la plainte était recevable, la décision du Jury de déontologie devrait être rendue d'ici deux mois. En attendant, on peut se laisser intoxiquer ?