Devant ses actionnaires, à l'occasion de leur assemblée générale, Maurice Lévy a encore essayé de désamorcer la polémique sur sa rémunération différée de 16
millions d'euros.
En renfort, Elisabeth Badinter, présidente du conseil de surveillance, a clairement affiché son soutien au président du directoire. «Aucune entreprise n'a jamais eu un meilleur capitaine. Il est
rassurant pour nous tous qu'il soit à la barre. Son expérience est indispensable et nous avons la certitude qu'il saura nous mener à bon port» a-t-elle déclaré.
Amaury de Sèze, membre du conseil de surveillance et président du comité de rémunération, a de son côté rappelé que cette enveloppe de 16 millions correspondait à une «rémunération conditionnelle
différée».
Elisabeth Badinter, avec une fortune de 652 millions d'euros est la 4ème femme la plus riche de France.
Elle préside le conseil de surveillance de Publicis depuis 1996, et en détient 10% du capital.
Près de 89% des Français déclarent travailler sous pression, selon une étude*.
«Respecter la deadline», «prioriser sa to-do-list», «répondre asap»«tu as la matinée pour finir» «le client veut le boulot dans 5 minutes»: l’urgence s’invite
en permanence dans notre vie quotidienne au bureau. C’est ce qui ressort d’une étude menée en avril
dernier*.
De fausses urgences qui mettent la pression
Ainsi deux tiers des personnes interrogées (67%) disent travailler souvent dans l'urgence et 22% de façon permanente, tandis que 81% estiment ne plus
avoir la maîtrise de leur agenda…. Un sentiment généralisé alors même que 26% des taches effectuées seulement leur paraissent véritablement urgentes!
Un paradoxe en réalité tout à fait logique au vu du fonctionnement de beaucoup d’entreprises comme Publicis. Qui n’a pas eu l’expérience d’un client pressé ou d’un
manager zélé un peu trop insistant : ces petits «coups de pression» sont en grande partie responsables de cette sensation de tension.
Des salariés connectés et submergés
Autre explication: la multiplication des sollicitations par mail ou sur les réseaux sociaux désormais accessibles à tout moment sur les smartphones. Ces outils
censés doper la productivité des collaborateurs sont un facteur de stress supplémentaire (89%) et de déconcentration (84%).
A cela viennent s’ajouter des réunions à répétition pas toujours utiles, désignées par 75,7% des salariés comme la première source de perte de
temps.
Une situation préoccupante pour le bien-être des salariés mais aussi pour leur efficacité professionnelle. «A la fin de leur journée de travail, les Français disent
n'avoir réalisé en moyenne que 43% des tâches qu'ils avaient prévues. Seulement 19% des Français disent ‘maîtriser leur organisation’» souligne les auteurs de l’étude dans un communiqué. Plus
grave encore: 95% d'entre eux voient leur vie personnelle affectée par leurs urgences professionnelles…
*Etude auto-administrée en ligne réalisée auprès d'un échantillon de 1.427 salariés en France du 15 au 25 avril 2012.
Après le super bonus de Maurice Lévy, le groupe Publicis fait à nouveau parler de lui. Un autre dirigeant réalise un gain de 1,8 M€.
Gagner 1844632 € en quelques secondes, c’est ce qu’a réussi à faire Kevin Roberts, un dirigeant du groupe Publicis. En utilisant ses stock-options. Pour cemembre du directoire de Publicis et PDG de Saatchi & Saatchi, tout s’est déroulé en trois temps, le 8 mai dernier. Selon les déclarations faites auprès de
l’Autorité des marchés financiers (AMF), Kevin Roberts a d’abord acheté 17840 actions au prix préférentiel de 24,82 € et 187770 autres à 29,27 € (elles ont été acquises à des dates différentes).
Il a ensuite revendu l’ensemble au prix du marché, soit 37,85 € l’action. Il a donc réalisé une plus-value de plus de 1,8 M€. Mais, il ne s’agit à priori ici que de montants bruts : s’il est
imposé en France, ce dirigeant ne touchera pas l’intégralité de cette somme. Difficile de dire ce qu’il paieraexactementcomme impôts, tant la fiscalité sur les stock-options dépend d’un grand nombre de facteurs (date d’attribution, lieu de résidence, etc.). Drôle de hasard pour le calendrier de ces opérations car toutes ont été réalisées deux jours seulement après l’élection du nouveau président
de la République. Or, François Hollande s’était engagé à « supprimer les stock-options »… . Contacté par des journalistes, le groupe Publicis n’a pas donné suite aux demandes de
précisions...
La fusion de Saatchi & Saatchi France et Duke (filiale de Razorfish) est effective. Le nouvel ensemblerebaptisé, de façon
originale, Saatchi & Saatchi Dukecomptera 105 salariés et sera basé dans les locaux de Saatchi & Saatchi à Saint-Denis. Il sera dirigé par Elie
Ohayon, actuel patron de Saatchi & Saatchi France, qui en sera le président, et Stéphane Guerry, qui dirige Duke depuis juin 2011, et assurera la fonction de directeur général. Les deux
entités rencontraient pas mal de difficultés ces derniers temps : Saatchi & Saatchi a perdu de gros clients comme Société générale, Casino ou AXA, tandis que Duke a subi le départ de son
fondateur Matthieu de Lesseux, parti rejoindre DDB fin 2009. Les effectifs des deux entités ont, depuis des mois, fondu comme neige au soleil.
Il y a aujourd’hui un décalage manifeste entre la communication de l’entreprise, de plus en plus maigre et stéréotypée, et la voix de l’"opinion
publique".
La langue de bois, assemblage d’expressions toutes faites utilisées pour esquiver les sujets qui fâchent, est née dans le monde politique avant de s’épanouir dans
le monde de l'entreprise. Les rapports annuels d’activités, les communiqués des services de communication, en sont de parfaits exemples. Mais aussi beaucoup de déclarations publiques réalisées par les dirigeants de grands groupes pris dans des tempêtes financières ou des scandales.
Ces discours, à force de stéréotypes, finissent par gommer l’identité des émetteurs. Tous emploient le même jargon, émaillé de termes abscons et de métaphores
systématiquement empruntées au monde de la guerre ou du sport (“C’est un peu, si l’on était ballon d’or durant 9 ans et qu’au bout de neuf ans, on reçoive les dites primes en une seule fois".
Maurice Lévy. RTL - 14-04-12) .
De plus, la majorité des interventions ignore l’intérieur des entreprises, les gens qui y travaillent et rendent possible ses fameuses « performances » :
l’interne ne représente que 0,2 % du discours patronal.
Qu’ils le veuillent ou non, les dirigeants vont être obligés de changer de discours, tant le flot des conversations des gens “normaux” tranche avec le sabir en
vogue dans les entreprises.
Les discours dans les médias, les réseaux sociaux et dans les couloirs se caractérisent en effet par un ton direct, peu formel, et une forte réactivité. Il y a donc
dissociation totale entre le discours officiel de l’entreprise et ce qui se dit, de manière informelle, sur ses activités et son organisation. Les nouvelles habitudes d’échanges et de conversations vont imposer aux entreprises l’abandon de la langue bidon.
L’enjeu est de taille. Car, sur les réseaux sociaux et les blogs, peuvent s’exprimer non seulement les clients, toujours prompts à se plaindre des services
approximatifs et des choix stratégiques mal venus des prestataires et autres fabricants, mais les salariés eux-mêmes.
La communication officielle et désincarnée des entreprises peut vite se trouver complétée par une information plus véridique, qui permet de savoir ce qui se passe
derrière les décisions, et comment l’on travaille dans les entreprises.
Les salariés sont très demandeurs de réseaux sociaux internes. Ayant la possibilité d’échanger sur leur travail (et non pas seulement pour leur travail) et
leur entreprise, les salariés participent ainsi à la grande conversation qui remplace progressivement le discours hyper-contrôlé de la direction. La confiance s’avère ici être la valeur cardinale
de cette nouvelle circulation de la parole. Les entreprises qui ne sont pas prêtes à laisser s’exprimer leurs collaborateurs ont peur des réseaux sociaux d’entreprise.
Les entreprises sont-elles prêtes à changer tout à la fois de mode de discours et de sujets de communication, pour se rapprocher de la foule qui les observe et
instaurer de nouvelles modalités de travail ? Ce qui est certain, c’est qu’elles ne pourront pas continuer longtemps avec leurs anciens modèles. Le numérique a tout bousculé et va encore
énormément chambouler les entreprises. L’hyper contrôle et la religion du secret semblent bien difficiles à conserver. L’ère est à la circulation des idées et à la libre parole.
Une étude menée auprès de 4.000 salariés français et 1.500 salariés de cinq autres pays européens par Ipsos et Logica : les Français sont plus que jamais
gagnés par la démotivation et l'inquiétude.
Selon une étude menée début février par Ipsos et Logica, les Français sont « recordmen de la démotivation en Europe », avec 40 % de
salariés qui affirment que leur motivation diminue, deux fois plus qu'en Allemagne. Les cadres sont en première ligne. Ils sont 51 % à estimer consacrer
« trop de temps » au travail (+ 4 par rapport à 2008), pour une reconnaissance trop faible (41 % d'insatisfaits, + 5), le tout en étant
de moins en moins bien dirigés. En découle un niveau de stress « élevé et en hausse ».
Tous salariés confondus, le manque de reconnaissance, une rémunération jugée trop faible (à 68 %) et la charge de travail restent les principaux griefs. Un
salarié sur deux (52 %) cite le niveau de salaire comme sa principale préoccupation. Là aussi, c'est un record en Europe, malgré un recul de 7 points depuis 2008 suite à la remontée des
craintes sur l'emploi (29 %, + 4). Quatre salariés sur dix se disent « inquiets » pour leur avenir et pour celui de leur entreprise.
Derrière la langue de bois des grands groupes, chaque vendredi, une nouvelle émission de France 2, Cash Investigation, traque une vérité redoutable.
L'avis du magazine Télérama :
Depuis son lancement, Cash investigation complique sérieusement le
travail des chroniqueurs télé. Aucun DVD n'est envoyé en avance à la presse, comme s'il s'agissait là d'une matière beaucoup trop inflammable. Il faut prendre un rendez-vous à France 2 pour
réserver une cabine de visionnage. Et rien ne doit fuiter avant la diffusion. « On risque beaucoup de procédures juridiques », nous explique-t-on. De l'esbroufe ? Même pas : à l'écran,
on découvre un tonitruant chapelet d'escroqueries, avec des grandes entreprises nommément visées (Sanofi, Areva, Volvic, le Crédit agricole...) et des patrons empoignés par le col (pas si blanc)
par Elise Lucet, dont le courage nous saute alors aux sourcils. Diffusé fin avril, le premier numéro de cette émission produite par Premières Lignes (Paul Moreira, Luc Hermann) nous vaccinait ainsi efficacement contre les combines des labos pharmaceutiques ; le deuxième ciblait l'éco-blanchiment ; le troisième, ce vendredi 11 mai 2012 (coproduit par la BBC), s'en prend à
l'évasion fiscale. Celui du 18 mai détricotera les fringues bon marché avec quelques scoops dans ses ourlets. Encore quatre reportages de cette
nature (explosive) et France 2 tirera un bilan de son nouveau magazine (une suite, l'année prochaine ?).
Le nôtre est déjà fait : en quelques numéros, Cash investigation renouvelle puissamment l'investigation télé. Loin du ton formaté Capital, la voix off monte en gamme, muscle l'ironie de ses commentaires. Les
enquêtes sont denses, foisonnantes, fourbies pendant six à huit mois. Les interviews frontales, à l'anglo-saxonne. Et les révélations cassent la baraque.
« L'idée de départ, c'était de court-circuiter les campagnes de communication des multinationales, dit Elise Lucet. Aujourd'hui, ces groupes sont
trop bien armés. On ne peut plus approcher un dirigeant d'entreprise sans être escorté par quatre attachés de presse. La machine est trop bien huilée. Les entreprises passent leur temps à polir
leur image, allumant un contre-feu à la moindre polémique, faisant fuiter les infos qu'elles veulent, retenant les autres. Il faut redoubler d'ingéniosité pour enrayer ce système de
communication et découvrir la vérité qui se cache derrière le discours publicitaire. »
Règle numéro un : ne pas se décourager lorsqu'un patron refuse une demande d'interview, mais le poursuivre au culot, entre deux portes, à la sortie d'une
conférence ou d'un colloque. « Il faut casser la règle de l'interview qu'imposent les communicants. Et surprendre les responsables sur le terrain pour les mettre face à leurs
contradictions. Par rapport à la gravité de ce qu'on relate, ils ne peuvent pas se dérober. » Elise Lucet monte souvent au front. Sa notoriété la protège (difficile de l'éconduire comme un
reporter lambda). Elle demande des comptes aux pdg pris en flagrant délit de publicité mensongère ou de conflit d'intérêts. Le patron de la WWF a interrompu brutalement l'interview. Celui de
McDo France s'est mis en colère. Michel-Edouard Leclerc s'est caché dans les toilettes pour ne pas croiser la journaliste ! « Nous arrivons en cavalerie légère, avec une petite équipe, puis
nous posons des questions pointues, fruits d'une enquête en béton armé. Ils ne s'attendent pas à ça. La langue de bois y résiste mal. »
Accessoirement, Elise Lucet continue de présenter le JT de 13 heures, sur France 2, avec « une vigilance accrue » : « On est devenus d'une prudence
de Sioux. A chaque communiqué de presse, on se pose la question : qu'est-ce qu'on cherche à nous vendre ? »Cash investigation creuse certains sujets un peu vite relayés dans ses
JT, assure un droit de suite offensif et finit par lever des scandales. Mis en cause par l'émission du vendredi 4 mai, Monoprix a déjà retiré de ses rayons certains vêtements. Et après
? « On ne doit pas se prendre pour des Zorro, conclut Elise Lucet. On se contente de provoquer un électrochoc. C'est à la sphère politique de prendre le relais. »
12/05/2012 à 00h00 Erwan Desplanques - Télérama n° 3252
Publicis Groupe vient d'acquérir l'agence pékinoise de marketing numérique Longtu. Elle intégrera le réseau de Razorfish et sera renommée Razorfish
Longtuo Chine. Longtuo emploie 200 personnes réparties entre son siège à Beijing etdes bureaux à Shanghai et Guangzhou. L'acquisition de Longtuo va plus que doubler la taille de Razorfish en
Chine, qui compte actuellement 130 collaborateurs et offre des services d'e-commerce.
L'acquisition de Longtuo donnera plus de poids à Publicis Groupe sur le marché chinois en plein essor du commerce en ligne, estimé par Forrester à 94,6 milliards de
dollars en 2012. Selon des études, le marché devrait enregistrer un taux de croissance de 92% par an au cours des trois années à venir et la Chine deviendrait le premier marché mondial de
commerce en ligne d'ici à 2015.
“Je suis favorable à une action audacieuse sur le pouvoir d’achat, avec une hausse du Smic et de certaines allocations, et à un blocage temporaire du prix de
l’essence et de certaines denrées de base.”
“Tout le monde doit contribuer au redressement. L’augmentation de la fiscalité sur une période limitée est une bonne chose si elle s’accompagne d’une
réorientation fiscale. La fiscalité sur les revenus du capital doit être augmentée, celle sur les classes moyennes allégée et l’impôt doit retrouver sa progressivité. “
“Nos dirigeants vieillissent. Résultat : l’Europe devient un continent de vieux, dirigé par des vieux avec des politiques pour les vieux.”
François Hollande ? Jean-Luc Mélenchon ? François Bayrou ? non. Maurice Lévy ? certainement pas.
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