En 2005, 145 syndicalistes ont été assassinés dans le Monde ; plus de
700 ont été agressés ; près de 500 ont reçu des menaces de mort, selon un rapport de la CISL (Confédération internationale des syndicats libres), coalition de 145 millions de
syndiqués dans le monde.
« Le diagnostic de la mondialisation est simple sur le monde du travail, dit Janek Kyzkiewicz, auteur du
rapport de la CISL. Cela encourage les attaques contre les syndicats, perçus comme des obstacles à la concurrence et à la croissance. »
Surprise : l’émergence de gouvernements plus démocratiques ne s’accompagne pas d’un mieux-disant syndical, au
contraire.
Aux Etats-Unis, l'activisme anti-syndical de la part du patronat est devenu une véritable industrie, qui pèse de l'ordre de 4
milliards de dollars! Plusieurs milliers d'avocats sont spécialisés dans ce domaine. Dès qu'un groupe de salariés cherche à s'organiser, toute une batterie de moyens légaux, et d'intimidations
sont mis en oeuvre pour les en dissuader. En fait, près de 60 millions de personnes
seraient prêts à rejoindre un syndicat aux Etats-Unis, s'ils en avaient vraiment la possibilité.
En France, les activités syndicales se heurtent à divers obstacles. Les employeurs ont recours à des subterfuges tels que la création
de petites unités de production pour disperser les salariés et empêcher ainsi une concentration syndicale, de même que pour réfréner les contacts entre les délégués syndicaux et les salariés.
L’accès aux lieux de travail de représentants syndicaux de l’extérieur s’avère, dans certains cas, problématique. Différentes tactiques sont employées par les directions patronales pour se
soustraire à des négociations collectives légitimes, parmi elles, les négociations avec des syndicats non représentatifs, notamment.
Ingérence: La CFDT, affiliée à la CSI, fait état d’ingérences patronales dans les élections syndicales. La
CGT, également affiliée à la CSI, signale, pour sa part, des problèmes liés à la propagande antisyndicale, notamment au sein des grandes entreprises, qui n’hésiteraient pas à se servir de
communications par intranet, voire des médias, pour vilipender les syndicats.
Discrimination : Les exemples de discrimination à l’encontre de militants syndicaux incluent l’imposition de
sanctions disciplinaires ou le licenciement définitif. Les pressions s’intensifient lors de conflits du travail.
Par exemple, dans le cas du mouvement de grève qui a touché 80% du personnel des grandes surfaces, où les firmes Leclerc et Carrefour
n’ont pas hésité à congédier des militants et des délégués syndicaux.
Même chose dans un groupe comme Publicis, où n'importe quel pretexte est utilisé pour mettre les représentants syndicaux à l'index.
Pressions constantes, tentatives diffamatoires, intimidations, tout est bon pour essayer de se débarasser de ces "gêneurs". ( Il suffit de se référer au licenciement de Gilbert Bougreau, le
fameux "Satyre des vestiaires", véritable supercherie organisée de toutes pièces )
Les syndicats continuent et continueront de jouer leur rôle dans la représentation des intérêts des salariés, le renforcement de la
démocratie et la lutte incessante pour la justice sociale. Et ce, malgré les attaques incessantes qu'ils subissent.
Les droits syndicaux sont des droits humains au travail, universellement reconnus. Les deux Conventions clefs de l’OIT n°87 et 98, qui
les définissent et les garantissent, ont été ratifiées respectivement par 148 et 158 Etats membres de l’OIT sur un total de 181 pays dans le monde.