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Si vous cherchez la raison pour laquelle votre entreprise peine à bien fonctionner, n’allez pas chercher plus loin que la porte de votre direction financière.
Le directeur financier n’est pas incompétent, c’est simplement la nature même des règles qu’ils est tenu d’appliquer qui vous envoie droit dans le mur.
Au départ il y a un constat largement partagé : l’entreprise peine à tirer le meilleur de ses actifs immatériels (capital humain etc) et n’est pas meilleure en ce qui concerne leur développement. Pas de chance : ils représentent 80% de sa valeur. La conséquence on la connait depuis longtemps : taux de rendement des actifs revenu à 25% de son niveau de 1965 alors que dans le même temps la productivité augmentait.
Conscientes de la situation, les entreprises ont essayé de lancer des programmes visant à remédier à cet état de fait : "collaboration", "innovation", "motivation", "engagement" et autres pipeaux... Mais ça ne marche pas.
Deux raisons à cela. La première est qu’il est très difficile de changer la logique des opérations quotidiennes : arbitrage entre deux choix, allocation des ressources, priorisation des activités. On peut changer la carrosserie, le moteur continue à tourner selon la même logique. La seconde est beaucoup plus en amont : il faut décider d'évoluer, de s'adapter et se doter des moyens nécessaires. C’est là qu’un grand nombre de projets sont morts nés pour cause de ROI prévisible insuffisant ou ont réussi à voir le jour mais ont échoué faute de moyens.
Tous ces points ont une cause commune : ce que les porteurs de projets voient comme un investissement se retrouve dans une case beaucoup moins flatteuse au crible comptable. Ce que l’on voit comme un investissement devient une dépense, un atout devient un risque etc... Ceux qui prennent les décisions et font les arbitrages appliquent des règles de comptabilité universelles. Dès règles élaborées à une époque où ce qui compte maintenant avait peu d’importance.
Mais quand on ne mesure pas les bonnes choses et qu’on se sert de ces indicateurs pour prendre des décisions il y a de fortes chance qu’on ne prenne pas les bonnes. Des décisions « conformes » par rapport à la norme constituent une aberration par rapport à la réalité.
Maintenant lorsqu’on parle de ces sujets de transformation on évoque souvent la dimension humaine, le sens, l’engagement mais rarement ce qui fait que ces actions seront non seulement acceptables mais qu’on sera à même de mesurer leur impact dans le temps. Un peu comme remplir un réservoir et mesurer le niveau de celui d’à coté : ça n’est pas l’action qui est mauvaise, c’est juste la jauge.
Aujourd’hui dans l’"entreprise 2.0", le "social business", l’"entreprise collaborative" ou je ne sais quoi, jamais on ne voit les spécialistes de la finance, du contrôle de gestion, de la comptabilité associés aux réflexions ou aux projets. Pourtant si on veut faire marcher l’entreprise de 2013 il faut des indicateurs conçus pour le monde de 2013, pas pour celui du XVIIIe siècle comme actuellement.